Maladie cœliaque et naturopathie : comprendre, accompagner, mieux vivre naturellement
- sarahsotgiu
- 14 juil.
- 7 min de lecture

Sommaire :
Introduction
Trois réalités distinctes autour du gluten
Le diagnostic : une étape incontournable
L’avoine : une céréale naturellement sans gluten… mais pas toujours sans risque
Régime sans gluten : au-delà de l’éviction, la reconstruction
Ce qu’un accompagnement naturopathique peut réellement changer
Quand le sans gluten ne suffit pas : pistes à explorer
Conclusion
Ressources pour aller plus loin
Introduction
Troubles digestifs persistants, fatigue inexpliquée, carences malgré un régime sans gluten strict… Et si la maladie cœliaque nécessitait un accompagnement plus global ?
Je suis naturopathe et je rencontre régulièrement des personnes qui, bien qu’ayant supprimé le gluten, continuent à vivre avec de l’inconfort.
La maladie cœliaque est une affection auto-immune déclenchée par la consommation de gluten. Elle provoque une attaque du système immunitaire contre la muqueuse intestinale. Les symptômes peuvent être digestifs, mais aussi extra-digestifs : fatigue chronique, douleurs articulaires, carences, troubles de l’humeur ou du sommeil.
Dans cet article, je vous propose une lecture à la fois claire, accessible et complète pour mieux comprendre cette pathologie, et découvrir comment la naturopathie peut devenir un allié précieux dans votre parcours de soin.
Trois réalités distinctes autour du gluten
Le gluten est une protéine naturellement présente dans certaines céréales comme le blé, le seigle et l’orge. Son impact peut s’étendre jusqu’à l’intestin grêle, où il perturbe l’absorption de certains nutriments, dont les vitamines. Chez certaines personnes, sa consommation peut provoquer des réactions inflammatoires, une mauvaise assimilation des nutriments, et de nombreux troubles digestifs. Ces effets ne concernent pas uniquement les personnes atteintes de la maladie cœliaque. On parle alors de sensibilité au gluten non cœliaque, une condition encore mal identifiée mais de plus en plus reconnue. Il existe également l'allergie au gluten, mais ce sont encore des mécanismes différents.
Maladie cœliaque : une pathologie auto-immune
Lorsqu’une personne atteinte consomme du gluten, son système immunitaire réagit de manière excessive, attaquant une enzyme présente dans l’intestin, la transglutaminase tissulaire. Cela entraîne une atrophie des villosités intestinales, réduisant l’absorption des nutriments.
Les symptômes peuvent être digestifs (diarrhées, douleurs, ballonnements), mais aussi généraux : fatigue, anémie, douleurs articulaires, anxiété, infertilité, etc. Le diagnostic repose sur une prise de sang (anticorps IgA anti‑transglutaminase) et une biopsie intestinale.
Hypersensibilité au gluten non cœliaque
Ici, aucune destruction intestinale, mais des symptômes très proches : fatigue, inconfort digestif, migraines, brouillard mental, etc. Les tests de recherche d’anti-transglutaminase sont négatifs. L'hypersensibilité est souvent mise en évidence par élimination progressive puis réintroduction du gluten.
Allergie au blé
C’est une réaction allergique immédiate (IgE médiée), qui peut entraîner urticaire, œdème ou anaphylaxie. Un test allergologique est nécessaire pour poser un diagnostic clair. Cette pathologie n’est pas liée au gluten en lui-même, mais à d’autres protéines du blé.
Le diagnostic : une étape incontournable
Avant de supprimer le gluten, un diagnostic médical est essentiel. Pourquoi ? Parce qu’arrêter le gluten sans encadrement peut fausser les analyses. Voici le protocole classique :
Prise de sang : recherche des anticorps anti-transglutaminase (IgA)
Biopsie de l’intestin grêle : observation des villosités intestinales
Test génétique HLA-DQ2 ou DQ8 : présents chez environ 95 % des personnes atteintes. Cependant, ces gènes peuvent également être présents sans maladie, d’où la nécessité de ne pas baser le diagnostic uniquement sur ces gènes.
Attention : supprimer le gluten avant le test peut masquer la maladie. Je vous conseille de toujours consulter un médecin avant toute exclusion.
L’avoine : une céréale naturellement sans gluten… mais pas toujours sans risque
Un moyen mnémotechnique simple pour retenir les céréales contenant du gluten à éviter est SABOT, qui correspond à Seigle, Avoine, Blé, Orge et Triticale. Pourtant, l’avoine est naturellement exempte de gluten, mais elle est souvent contaminée lors de sa récolte ou transformation industrielle.
Une étude canadienne de 2011 a révélé que 88 % des échantillons d'avoine analysés étaient contaminés par du gluten provenant de blé, d'orge ou de seigle. (https://www.researchgate.net/publication/257812717_Gluten_contamination_of_naturally_gluten-free_flours_and_starches_used_by_Canadians_with_celiac_disease).
Comment sécuriser sa consommation ?
Choisir des produits avec le logo “épi barré” (certification AFDIAG)
Introduire l’avoine progressivement, uniquement lorsque l’intestin est stabilisé
Observer sa tolérance : certaines personnes réagissent à l’avenine, une protéine propre à l’avoine
Mon conseil naturo : attendez quelques mois après le diagnostic pour tester l’avoine labellisée, en petite quantité. Si vous la tolérez, vous pourrez augmenter votre consommation peu à peu.
Régime sans gluten : au-delà de l’éviction, la reconstruction
Éliminer le gluten, c’est la base. Mais pour une personne atteinte de maladie cœliaque, cela ne suffit pas toujours. L’objectif est de réparer l’intestin, renforcer l’immunité et retrouver l’énergie.
Sécurité alimentaire et lecture des étiquettes
Attention aux contaminations croisées (grille-pain, planche à découper, friture partagée, ustensiles en bois qui peuvent relarguer du gluten dans l’eau de cuisson…).
Lire les étiquettes : un produit peut être “naturellement sans gluten” mais contaminé
Choisir les produits labellisés AFDIAG ou “garantis < 20 ppm de gluten”
Éviter les produits industriels ultra-transformés, riches en amidons, sucres et additifs : car ils peuvent aggraver l’inflammation intestinale et nuire à la réparation de la muqueuse.
Astuce pratique : j’ai partagé 2 posts Instagram au sujet de l’AFDIAG et des contaminations croisées : n’hésitez pas à les consulter :
"Comment éviter les contaminations accidentelles au gluten quand on est coeliaque" : https://www.instagram.com/p/Cj0589ioW5y/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=dTh6Z2NrZ2RqNmEz
"Le logo de l'épi de blé barré : quelles garanties ?" : https://www.instagram.com/p/CnAj2g6I9Bj/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=Y2pkZm11ZGdtcXk2)
Rendre le régime nutritif
Un régime sans gluten peut rapidement se révéler déséquilibré s’il repose uniquement sur des produits industriels.
Céréales sans gluten à privilégier : quinoa, sarrasin, millet, amarante, teff, riz complet .
Légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots rouges (trempage conseillé pour améliorer la digestion) .
Légumes verts : épinards, brocolis, chou kale (riches en calcium, magnésium, vitamines B)
Poissons gras : sardines, maquereaux (préférables au saumon ou thon, riches en métaux lourds) .
Épices anti-inflammatoires : curcuma, gingembre, cumin, romarin.
Ce qu’un accompagnement naturopathique peut réellement changer
La naturopathie ne se substitue pas au traitement médical, mais elle peut accélérer la récupération, réduire l’inflammation et améliorer la qualité de vie.
Soutenir la muqueuse intestinale
Plantes et micronutriments recommandés :
Zinc (pour la régénération cellulaire). Le zinc est présent dans le bœuf, le foie, les huîtres, les crustacés (comme les crabes et crevettes), les graines de courge, les graines de sésame, les noix de cajou, les lentilles, les pois chiches, les œufs, le fromage (notamment le cheddar), et les céréales complètes (attention : les céréales contenant du gluten sont bien sûr à exclure).
Curcuma (anti-inflammatoire).
Aliments riches en glutamine (privilégier les sources animales, plus riches en glutamine : bœuf, poulet, œufs, lait et produits laitiers. Les sources végétales possibles : épinards, chou kale, persil, chou, brocoli, noix.).
Rééquilibrer le microbiote
La flore intestinale des personnes cœliaques est souvent altérée. On privilégiera :
Des fibres solubles douces, comme la gomme d’acacia ou le psyllium blond, peuvent être intégrées dans des recettes pour améliorer la texture des cakes et gâteaux, tout en soutenant la santé intestinale.
Des aliments fermentés (kéfir, choucroute, cornichons) : à introduire progressivement, car en cas de grand déséquilibre du microbiote, les aliments fermentés peuvent donner des gaz, des ballonnements.
Parfois, un complément probiotique spécifique, adapté au terrain.
Restaurer l’équilibre émotionnel et nerveux
Le lien intestin-cerveau est fort : le stress chronique aggrave la perméabilité intestinale, et la perméabilité intestinale entraîne du stress pour l’organisme.
Il existe plusieurs techniques pour réguler son système nerveux, ce qui est particulièrement important avant les repas pour digérer correctement et bien assimiler les minéraux, mais également au moment du coucher. En effet, le sommeil de qualité joue un rôle important dans la régénération de l’organisme et de l’intestin. Voici quelques techniques :
Cohérence cardiaque : c’est une respiration qui consiste à inspirer 5 secondes, expirer 5 secondes, pendant au moins 5 minutes. À faire 3 fois/jour dans l’idéal, et avant les repas pour activer le système nerveux para-sympathique qui gère la digestion et la régénération.
Méditation guidée, sophrologie, relaxation musculaire : séances de sophrologie en cabinet, vidéos Youtube, application pour smartphone.
Activité douce : yoga, natation, marche en nature.
Hygiène du sommeil : déconnexion numérique 2h avant le coucher pour aider le corps à synthétiser la mélatonine, dîner léger et assez tôt, tisane calmante, cohérence cardiaque avant le coucher.
Quand le sans gluten ne suffit pas : pistes à explorer
Beaucoup de personnes continuent à ressentir de la fatigue, des douleurs ou des inconforts digestifs, malgré un régime sans gluten strict. Pourquoi ? Voici quelques pistes que j’aborde souvent en séance :
La perméabilité intestinale persiste : elle peut être due à un stress chronique qui se poursuit malgré l’éviction du gluten, à d’autres aliments, à des aliments ultra-transformés, etc.
La dysbiose : elle correspond à un déséquilibre du microbiote intestinal. Chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque, ce microbiote est souvent altéré, et un régime sans gluten, bien qu’indispensable, ne suffit pas toujours à rétablir l’équilibre entre les “bonnes” et les “mauvaises” bactéries.
Les carences nutritionnelles non compensées peuvent persister malgré l’éviction du gluten, mais une alimentation naturellement riche, variée et bien pensée permet souvent de les corriger progressivement.
Intolérances alimentaires secondaires (produits laitiers, etc) : ces intolérances secondaires peuvent apparaître en raison d’un intestin fragilisé, mais en renforçant progressivement la muqueuse et en diversifiant l’alimentation de façon adaptée, il est souvent possible de les atténuer, voire de les faire disparaître.
Fatigue surrénalienne et stress chronique peuvent entretien l’inflammation intestinale.
C’est là que l’accompagnement naturopathique prend tout son sens : il permet de cibler les déséquilibres profonds, souvent invisibles, et d’avancer étape par étape vers un mieux-être global, durable et adapté à votre réalité.
Conclusion
La maladie cœliaque est un défi au quotidien, qui exige rigueur et vigilance. Un diagnostic médical fiable, associé à un régime strictement sans gluten, forme la base indispensable pour prévenir les complications et soulager les symptômes. Mais dans la réalité, de nombreuses personnes, bien qu’ayant éliminé le gluten de leur alimentation, continuent à ressentir des troubles digestifs persistants, une fatigue chronique ou un inconfort diffus.
Dans ces situations, un accompagnement en naturopathie peut faire une vraie différence. En agissant sur le terrain digestif, en soutenant la muqueuse intestinale, en rééquilibrant le microbiote, et en accompagnant la gestion du stress, il est souvent possible d’observer une amélioration notable, parfois même assez rapidement. Cela ne remplace évidemment pas le suivi médical, ni ne constitue une promesse miraculeuse, mais c’est un levier concret et précieux pour retrouver un équilibre global, tant digestif qu’émotionnel.
La clé réside dans une approche individualisée, qui respecte le rythme de chacun, tout en posant les fondations d’une hygiène de vie durable, apaisée, et alignée avec les besoins profonds du corps.
Ressources pour aller plus loin
Ameli.fr – Maladie cœliaque : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/intolerance-gluten-maladie-coeliaque
AFDIAG – Association Française des Intolérants au Gluten Une référence incontournable en France pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque. Informations, outils pratiques, produits certifiés, logo "épi barré", etc. https://www.afdiag.fr/fr/
Mon accompagnement naturopathique : https://www.sarahsotgiu.fr/troubles-digestifs




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